Terra : Ambiance Agricole 05/11/2010 Chez Loïc Carrer à plouvorn

Loic Carrer devant le boitier de régulation de l'un de ses échangeurs de chaleur
Loic Carrer devant le boitier de régulation de l'un de ses échangeurs de chaleur

L’échangeur de chaleur


Dans cette salle, l'air vicié est extrait dans les fosses et remonte le long de cette gaine
Dans cette salle, l'air vicié est extrait dans les fosses et remonte le long de cette gaine

« Le premier échangeur de chaleur est entré en service en juin 2005 », se souvient Loïc Carrer. A la tête d’un atelier de 300 truies naisseur-engraisseur à Plouvorn (29), il lui faut rallonger l’un de ses bâtiments de 4 salles pour rapatrier l’engraissement. Et il en profite pour installer un système de lavage d’air. « L’élevage est entouré d’habitations, dont la mienne. Je ne voulais pas augmenter les nuisances olfactives, à l’occasion de cet agrandissement ». C’est l’installateur qui lui conseille alors d’y adjoindre un échangeur de chaleur. « Avec le laveur d’air, le plus gros de l’investissement était fait Alors, pourquoi pas ? »

Ici, l'extraction se fait au coeur de la salle, grâce à ce caisson
Ici, l'extraction se fait au coeur de la salle, grâce à ce caisson

Deux mois plus tard, un second laveur d’air rentre à son tour en service, cette fois sur un bâtiment neuf, comprenant 3 salles de post-sevrage et 2 d’engraissement. « Là, je ne me suis pas longtemps posé la question ! En post-sevrage, il faut plus d’énergie et l’échangeur de chaleur a toute sa place ». L’éleveur y dispose d’un jeu de 6 radiants. Installés à l’arrivée des porcelets, ils restent en place 12 jours, avant d’être transférés dans une autre salle. « Après, l’échangeur de chaleur suffît à chauffer le bâtiment ».

Gérer autrement la ventilation


Loïc Carrer installe des radians pendant une douzaine de jours en Post-Sevrage. Au delà, l'échangeur de chaleur suffit à chauffer la salle.
Loïc Carrer installe des radians pendant une douzaine de jours en Post-Sevrage. Au delà, l'échangeur de chaleur suffit à chauffer la salle.

5 ans plus tard, Loïc Carrer a du mal à chiffrer les économies d’énergie réalisées. « Elles sont noyées dans la masse « . Mais une chose est sûre: il a gagné au niveau de l’ambiance dans ses bâtiments. « En plein hiver, à l’entrée des porcelets en engraissement, la température est atteinte en moins d’une journée. Elle monte plus vite dans les salles et ne bouge plus ». Un confort apprécié des animaux et de l’éleveur. « Il n’y a plus de chutes de température « .
Autre avantage, et non des moindres: l’échangeur de chaleur permet plus de souplesse, quant à la gestion de la ventilation. « On hésite moins à ventiler: on n’a plus peur de mettre de l’air froid sur les animaux, puisqu’il a d’abord été préchauffé, avant d’arriver dans la salle « .
Si Loïc Carrer ne voit pas franchement de différence, en engraissement, entre animaux bénéficiant ou non de l’échangeur de chaleur, celle-ci est nette en post-sevrage. « Le GMQ est supérieur. Mais une partie de la différence est peut-être due à l’effet bâtiment : l’autre est bien plus ancien « .
Chantal Pape

L’échangeur de chaleur air-air en porcherie


Economies d’énergie et gestion plus souple de L’ambiance en hiver.
80% des pertes de chaleur d’un bâtiment sont liées à la ventilation. L’échangeur de chaleur prélève une partie de la chaleur contenue dans l’air extrait d’un bâtiment pour le transférer à l’air neuf entrant. Cet air neuf entrant est alors plus chaud, ce qui permet de réduire les besoins en chauffage. Pour optimiser l’installation, une ventilation centralisée est conseillée. Le gain potentiel sur la facture de chauffage est estimée à plus de 50% et s’explique par les écart de température de l’air neuf avant et après son passage dans l’échangeur, pouvant dépasser les 10°C en hiver. L’autre atout de ce type d’équipement réside dans un meilleur mélange d’air neuf réchauffé et celui de la salle, limitant les risques de retombées d’air froid sur les cochons en période hivernale. Pour optimiser ses performances, l’échangeur doit rester propre. En effet, l’air sortant des porcheries est riche en poussières, qui se déposent sur les plaques des échangeurs, réduisant ainsi le transfert de chaleur par convection. Pour pallier aux risques d’encrassement du dispositif, des équipements de lavage automatique sont intégrés aux échangeurs.

Enfin, pour couvrir la totalité des besoins en température au moment de l’entrée des animaux dans les salles (exemple : 27-28°C en post-sevrage), un système de chauffage complémentaire à l’échangeur est nécessaire.

Frédéric Kergourlay

Entrée d'air neuf au niveau du bloc échangeur
Entrée d'air neuf au niveau du bloc échangeur

Echangeur air-air équipé de buses laveuses.
Echangeur air-air équipé de buses laveuses.

Article du 01 avril 2010 Le Télégramme « Esprit d’entreprise »

Ventilation. Anavelec améliore le confort des animaux

Assis sur un échangeur de chaleur, Michel Loaëc compte progressivement confier les rênes de sa société, Anavelec, à son fils Guillaume (en arrière-plan).
Assis sur un échangeur de chaleur, Michel Loaëc compte progressivement confier les rênes de sa société, Anavelec, à son fils Guillaume (en arrière-plan).


Le savoir-faire d’Anavelec permet aux porcelets et poussins de respirer un air sain. Aujourd’hui, l’entreprise de Sainte Sève compte produire de l’énergie à partir du lisier.

Pour la presse agricole, il est «l’un des spécialistes de l’ambiance en porcherie». À la tête d’Anavelec, Michel Loaëc est devenu incontournable dans le domaine de la ventilation pour les élevages de porcs, de lapins, de veaux, etc.

C’est en 1978, à l’âge de 26ans, que ce «Géo-trouvtout» s’enferme dans les granges d’une ferme saint-martinoise pour imaginer et concevoir ses premiers régulateurs de ventilation. Rapidement, cet électronicien de formation devient incontournable sur le marché.

«La notion de service»

«J’ai aussi développé la notion de service. J’étais et je suis toujours disponible 24heures sur 24 pour assurer un dépannage. Le service après-vente, c’est l’élément clé de notre entreprise», dit ce natif de Trégarantec, qui aura 58 ans demain. Voilà donc plus de 30 ans qu’il a créé Anavelec, un nom provenant de l’association des mots an avel (le vent en breton) et électricité. Et c’est en 1985 qu’il s’est installé à Sainte-Sève. «De 1978 à 1993, le chiffre d’affaires a été multiplié par 60», s’exclame Michel Loaëc.

Qualité de l’air

Son savoir-faire améliore considérablement le confort des animaux. Il adapte le système de climatisation en fonction des lieux. Un confort et une qualité sanitaire d’air qui, selon le P-DG, garantissent une viande de qualité. Et ce, en préservant l’environnement et en réalisant des économies d’énergie. Les échangeurs thermiques permettent ainsi de recycler une partie de la chaleur transportée. Outre les régulateurs de ventilation, Anavelec fabrique, à partir de 1994, des machines à traire. La diversification se poursuit avec la conception d’arrosages autonomes pour les pépinières, le chauffage des maisons de retraite, etc. Actuellement, l’entreprise compte 500 clients, dont 200porcheries et 150 producteurs laitiers. Une clientèle qui se situe essentiellement dans le Nord-Finistère et les Côtes-d’Armor.

Traiter le lisier

La société de Michel Loaëc envisage de développer la méthanisation à partir du traitement de lisier et de la fiente de volaille. Le biogaz produit par les effluents d’élevage serait destiné à fournir de l’électricité, de la chaleur… «On croit beaucoup au développement de la méthanisation, car nous avons la matière première chez nous et elle n’est pas valorisée. En Allemagne, des villages sont entièrement chauffés par ce biais-là», indique le P-DG. «Le traitement du lisier serait aussi un moyen de donner aux agriculteurs une ressource supplémentaire de revenus», enchaîne son fils, Guillaume, 28 ans, à qui le père compte progressivement confier les rênes de la société.

«Esprit d’équipe»

Dans l’entreprise de 15 salariés, il y a le père et le fils, mais aussi la mère, Michelle et Élodie, la compagne de Guillaume. «Nous sommes une entreprise familiale où nous faisons un peu de paternalisme, explique le P-DG. J’ai dû former 80 gars dans ma carrière et trois sont encore là depuis le début: Joël, Jean-Claude et Thierry». Le patron insiste beaucoup sur la «solidarité»: «Un véritable esprit d’équipe doit régner dans l’entreprise, sinon on ne peut pas progresser dans le temps. Il faut aussi être évolutif et savoir s’adapter. La réussite d’une entreprise, c’est également une histoire de volonté».

JACQUES CHANTEAU