
L’échangeur de chaleur

« Le premier échangeur de chaleur est entré en service en juin 2005 », se souvient Loïc Carrer. A la tête d’un atelier de 300 truies naisseur-engraisseur à Plouvorn (29), il lui faut rallonger l’un de ses bâtiments de 4 salles pour rapatrier l’engraissement. Et il en profite pour installer un système de lavage d’air. « L’élevage est entouré d’habitations, dont la mienne. Je ne voulais pas augmenter les nuisances olfactives, à l’occasion de cet agrandissement ». C’est l’installateur qui lui conseille alors d’y adjoindre un échangeur de chaleur. « Avec le laveur d’air, le plus gros de l’investissement était fait Alors, pourquoi pas ? »

Deux mois plus tard, un second laveur d’air rentre à son tour en service, cette fois sur un bâtiment neuf, comprenant 3 salles de post-sevrage et 2 d’engraissement. « Là, je ne me suis pas longtemps posé la question ! En post-sevrage, il faut plus d’énergie et l’échangeur de chaleur a toute sa place ». L’éleveur y dispose d’un jeu de 6 radiants. Installés à l’arrivée des porcelets, ils restent en place 12 jours, avant d’être transférés dans une autre salle. « Après, l’échangeur de chaleur suffît à chauffer le bâtiment ».
Gérer autrement la ventilation

5 ans plus tard, Loïc Carrer a du mal à chiffrer les économies d’énergie réalisées. « Elles sont noyées dans la masse « . Mais une chose est sûre: il a gagné au niveau de l’ambiance dans ses bâtiments. « En plein hiver, à l’entrée des porcelets en engraissement, la température est atteinte en moins d’une journée. Elle monte plus vite dans les salles et ne bouge plus ». Un confort apprécié des animaux et de l’éleveur. « Il n’y a plus de chutes de température « .
Autre avantage, et non des moindres: l’échangeur de chaleur permet plus de souplesse, quant à la gestion de la ventilation. « On hésite moins à ventiler: on n’a plus peur de mettre de l’air froid sur les animaux, puisqu’il a d’abord été préchauffé, avant d’arriver dans la salle « .
Si Loïc Carrer ne voit pas franchement de différence, en engraissement, entre animaux bénéficiant ou non de l’échangeur de chaleur, celle-ci est nette en post-sevrage. « Le GMQ est supérieur. Mais une partie de la différence est peut-être due à l’effet bâtiment : l’autre est bien plus ancien « .
Chantal Pape
L’échangeur de chaleur air-air en porcherie
Economies d’énergie et gestion plus souple de L’ambiance en hiver.
80% des pertes de chaleur d’un bâtiment sont liées à la ventilation. L’échangeur de chaleur prélève une partie de la chaleur contenue dans l’air extrait d’un bâtiment pour le transférer à l’air neuf entrant. Cet air neuf entrant est alors plus chaud, ce qui permet de réduire les besoins en chauffage. Pour optimiser l’installation, une ventilation centralisée est conseillée. Le gain potentiel sur la facture de chauffage est estimée à plus de 50% et s’explique par les écart de température de l’air neuf avant et après son passage dans l’échangeur, pouvant dépasser les 10°C en hiver. L’autre atout de ce type d’équipement réside dans un meilleur mélange d’air neuf réchauffé et celui de la salle, limitant les risques de retombées d’air froid sur les cochons en période hivernale. Pour optimiser ses performances, l’échangeur doit rester propre. En effet, l’air sortant des porcheries est riche en poussières, qui se déposent sur les plaques des échangeurs, réduisant ainsi le transfert de chaleur par convection. Pour pallier aux risques d’encrassement du dispositif, des équipements de lavage automatique sont intégrés aux échangeurs.
Enfin, pour couvrir la totalité des besoins en température au moment de l’entrée des animaux dans les salles (exemple : 27-28°C en post-sevrage), un système de chauffage complémentaire à l’échangeur est nécessaire.
Frédéric Kergourlay